La Russie étant le pays hôte de la Comédie du livre 2008, notre Association, qui a pour but de faire connaître et aimer l’Italie, a envisagé d »honorer ces deux pays en évoquant deux faits artistiques qui les rapprochent particulièrement significatifs, placés sous la rubrique «Quand la Russie et l’Italie se rencontrent».
Chostakovitch-Michelangelo : un dialogue inattendu.
Audition de la «Suite sur des poèmes de Michel-Ange» opus 145 de Chostakovitch, illustrée par la lecture commentée des mêmes poèmes.
A la fin de sa vie, le compositeur russe a mis en musique onze poèmes du grand artiste italien, qui était aussi un grand poète. Qu’ont-ils en commun, ces deux génies, si éloignés dans l’espace et dans le temps, si différents de culture et de tempéraments ? Qu’est-ce qui les rapproche et justifie cette rencontre inattendue, et à première vue si surprenante ? La réponse est suggérée par les thèmes des poèmes choisis: la contradiction entre ce qu’on est ce qu’on voudrait être, l’aspiration à un amour spirituel, le tourment de la création, le pressentiment de la mort, la révolte contre l’hostilité des pouvoirs,.. C’est ainsi que les conflits intérieurs de l’homme de la Renaissance rejoignent et éclairent les déchirures du musicien du XX siècle, victime des arbitraires de la censure stalinienne.
Salle Rabelais, samedi 31 Mai 2008, de 17 à 19 heures
La «Trève» de Primo Levi
Lecture de morceaux choisis, en français et en italien.
Avec ce livre, Primo Levi donne une suite à son chef d’oeuvre «Si c’est un homme» en racontant comment, rescapé de l’enfer d’Auschwitz, il est sauvé par les troupes russes et rapatrié à la fin de 1945, après un voyage tortueux et absurde duré neuf mois à travers sept pays.
Ce récit, à la fois journal, reportage et cahier de notes et de méditations, nous permet de découvrir les merveilleux paysages et les immenses espaces de la Russie, et encore plus le peuple russe, avec sa générosité, sa spontanéité, son talent d’improvisation face au désordre administratif, ainsi que son génie de l’adaptation, qui lui permet de contourner dans l’allégresse les plus grotesques procédures bureaucratiques.
Des portraits de femmes et d’hommes dessinés d’un trait de plume affectueux, attendri, parfois humoristique, gravent dans notre mémoire des personnages d’une grande humanité, qui réconcilient le lecteur avec l’existence et redonnent l’espoir de vivre après les ravages matériels et moraux de la guerre.
Café de l’Esplanade, dimanche 1 juin, de 15 à 17 heures