Mardi 21 septembre 2010
à 19h4O
Au Cinéma Diagonale
Avant Première du film de Luca Guadagnino présentée par JC Mirabella Professeur d’italien à l’Université Paul Valéry de Montpellier
A NE PAS MANQUER jusqu’au 21 septembre
« IO SONO L’AMORE »
Italie, 2009, 2h, avec Tilda Swinton, Flavio Parenti, Edoardo Gabbriellini, Alba Rohrwacher, Pippo Delbono, Marisa Berenson, Maria Palato, Diane Fleri, Matthia Zaccaro, Waris Ahluwalia, Gabriele Ferzetti…
C’est dans une grande famille d’aristocrates industriels milanais que se situe, le temps de quelques saisons, l’action du film, portrait avant tout d’Emma, mère et épouse modèle, merveilleux oiseau de paradis tournant désespérément en rond dans sa cage dorée… Jusqu’à ce que l’inattendu arrive, sous le visage d’un simple cuisinier passionné et talentueux qui va chambouler le cœur de la belle maîtresse de maison quadragénaire…
«Io sono l’amore » est un authentique film viscontien qui égalerait presque le maître. Car derrière la simple histoire d’adultère de cette femme qui brille en société mais que ses proches ne voient plus sinon pour s’épancher de leurs propres angoisses, et qui soudainement se retrouve considérée, désirée, aimée, grâce à la passion qu’elle vit, derrière cette petite histoire d’un grand amour il y a la description minutieuse d’une société qui se meurt : une grande bourgeoisie faite de conventions hypocrites, de secrets rentrés, d’histoires familiales falsifiées, de valeurs morales de plus en plus bafouées. Le film pourrait tout aussi bien décrire, juste avant la Première Guerre, la décomposition d’une société pré-fasciste… Mais nous sommes bien au XXIe siècle, même si l’élégance aristocratique des personnages et des décors pourrait rendre les choses intemporelles.
« Io sono l’amore » s’impose donc comme une fabuleuse transposition contemporaine d’un univers à la Thomas Mann : le film est d’ailleurs directement inspiré des
« Buddenbroke » de l’auteur. Un auteur adapté par Visconti dans l’inoubliable «Mort à Venise», porté par Dirk Bogarde et la Cinquième Symphonie de Mahler…